Le Donjon
Il s’agit d’une tour austère dont l’aspect est celui d’un donjon fortifié, il présente une assise carrée marquée par de puissants contreforts d’angle. Bien qu’il soit érigé sur une base fermée, l’aspect général du clocher-donjon de Belcastel rappelle un peu celui du clocher-porche de Villefranche-de-Rouergue.
Il est construit en pierre grises et ses murs ont une épaisseur variant entre 2 et 1,5 mètres. Malgré l’aspect « inachevé » ou « décapité » donné par la toiture reposant directement sur les murs, sa hauteur est de 22 mètres. L’intérieur du clocher comporte deux étages, chacun est formé d’une salle voûtée en croisées d’ogives. Une tourelle, à l’angle nord, contient l’escalier d’accès aux différents niveaux.
L’aspect sévère de ce donjon fortifié (à noter la présence de meurtrières et d’ouvertures étroites) est adouci dans sa partie haute par une galerie en encorbellement ; deux gargouilles en marquent la face ouest.
Cette galerie ouverte constitue un véritable chemin de ronde traversant les contreforts et circulant autour de la salle des cloches. La cloche principale porte la date de 1518, ce qui en fait l’une des cloches les plus anciennes du département du Tarn. Elle porte également les armes des Seigneurs de Belcastel et deux médaillons représentant un vierge à l’enfant et une crucifixion.
L’église
L’aspect extérieur de cette église est très simple. Elle est en partie crépie et sa construction mêle pierres et briques. Sur la face sud, une calade décorative en forme d’étoile inscrite dans un cercle précède les marches menant au portail d’accès à la nef.
Ce portail est élégant, caractéristique du début de la renaissance avec des pilastres et des chapiteaux simples accolés aux murs.
Le style de ce portail est en accord avec la date de 1524 qui apparaît dans une inscription de la chapelle sud de la travée médiane. Plusieurs mètres au-dessus du portail, une pierre décorée d’un agneau pascal au centre de deux cercles concentriques avec les caractères d’un chrisme gravé entre ces deux cercles.
L’aspect intérieur est celui d’une église de style gothique à nef unique formée de trois travées en continuité avec un chœur à cinq pans. Les dimensions intérieures sont de 25 m de long par 7,5 m de large et 6,5 m de haut.
La Nef
Dès l’entrée, les visiteurs sont frappés par la richesse et la qualité des peintures murales qui ornent les murs et la voûte de la nef. La voûte est entièrement décorée de belles peintures sur un fond bleu intense. Un important décor en trompe-l’œil gris argent est constitué d’éléments floraux, d’animaux et de chimères. En outre, dans la partie médiane de la voûte, divers éléments symbolisant l’ancien et le nouveau testament sont représentés en brun, or et argent.
Au niveau de la première arcade, de larges médaillons représentent les quatre évangélistes et leurs attributs symboliques : Saint Jean et l’aigle, Saint Marc et le taureau, Saint Luc et le bœuf, Saint Matthieu et l’homme ailé Au niveau des deux premières travées, les médaillons représentant Saint Pierre et Saint Paul font face à ceux représentant Saint André et Saint Jacques.
Ces peintures datent vraisemblablement de la première partie du 19ème siècle. Au-dessus de la chaire, il est possible de lire, depuis la tribune, l’inscription : « Pedroni Italien, Saint Genest (ou Ginest) toulousain ont peint cette église” ; cette inscription n’est malheureusement pas datée.
Le chœur
Trois grands tableaux ornent le chœur :
- Derrière le maître-autel, le tableau le plus important représente la lapidation de Saint Etienne, saint patron de l’église de Belcastel. Ce tableau est signé du peintre Fauré, peintre local de la fin du 19’eme siècle dont on trouve d’autres œuvres à Caraman et dans plusieurs autres églises de la région ;
- À droite, un tableau, don de l’empereur Napoléon III, représente le martyr de Saint Sébastien, il s’agit de la copie d’un tableau de Sebastiano Luciani del Piombo (1507-1508) déposé au musée du Louvre.
- À gauche, un tableau, en assez mauvais état, représente la lamentation de Saint Jean, Marie Madeleine et la Vierge au calvaire, ce tableau n’est ni signé, ni daté.
La porte de la sacristie s’ouvre dans le chœur. Cette porte est constituée de larges panneaux de bois assemblés à l’aide de clous forgés à tête en forme de « T » ou en « fleur », selon une technique très ancienne, déjà en usage à l’époque gallo-romaine, où la pointe de ces clous est recourbée sur la face arrière de la porte.
Cette porte est également décorée du blason des seigneurs de Belcastel au 15ème siècle, représenté par un lion couronné et dressé.
Le sol du chœur est décoré d’une mosaïque représentant une croix avec les initiales « SE », vraisemblablement pour Saint Etienne, entouré par une frise de raisins, de rameaux de vignes et d’épis de blé.
Les chapelles
Dans la chapelle de la première travée à gauche, un grand tableau représente la remise du rosaire à Saint Dominique. Cet œuvre n’est ni signée, ni datée.
Une niche de la chapelle de la seconde travée gauche contient une piéta de facture assez frustre, dans un décor en relief représentant les outils de la Passion du Christ. Face à la niche, est peint le blason de Monseigneur Mignot, archevêque d’Albi de 1899 à 1918.
Dans la chapelle de la seconde travée droite, une inscription murale en français dit: « à l’honneur de la Sanctissime Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, un seul Dieu tout puissant, et de son très cher serviteur et ami Saint Jean Baptiste. Fit faire cette chapelle messire Raymond Ischan, prêtre habitant du lieu Beau Château prie Dieu pour lui et pour les siens et pour tous les chrétiens, l’an milVXXIIII ».
Enfin, la troisième travée à gauche contient un baptistère, de facture semblable au bénitier situé à gauche du portail d’entrée. Cette chapelle est décorée d’une peinture murale en grisaille représentant le baptême du Christ par Saint Jean Baptiste.